L’école en Allemagne (plan d'exposé)
L'organisation du système scolaire est propre à chaque
pays : la comparaison de notre système éducatif avec celui d'un pays voisin,
comme l'Allemagne, le montre bien. Quelle est la spécificité de l'éducation
allemande ?
1. Une autre organisation
1.1. Une structure fédérale
L'Allemagne a, comme la France, un service public
d'enseignement ouvert à tous et gratuit, mais il ne dépend pas de l'État.
L'Allemagne est un pays fédéral où les régions (Länder au pluriel,
Land au singulier) ont beaucoup plus de pouvoirs qu'en France.
Ce sont les Länder qui se chargent de la
politique scolaire : ils ont chacun leur propre ministère, qui peut fixer des
programmes différents de ceux des autres Länder.
1.2. Des établissements plus autonomes
Les établissements scolaires peuvent prendre plus de
libertés qu'en France pour fixer l'emploi du temps des élèves, voire le
contenu de l'enseignement.
Le rôle des parents d'élèves est plus important
qu'en France : le conseil d'administration des établissements allemands
(Vorstand) comprend surtout des représentants des parents.
1.3. Une autre conception de la laïcité
En France, le principe de laïcité est appliqué de façon
très stricte, et conduit en particulier à l'absence d'enseignement religieux à
l'école publique.
En Allemagne, l'État et les Länder garantissent
seulement la tolérance envers toutes les religions : les cours de
religion sont obligatoires ; la famille de l'élève a seulement le choix de la
religion enseignée ; après 14 ans, un élève peut demander à remplacer le cours
de religion par un cours de morale, non religieux.
2. Un autre enseignement
2.1. D'autres pratiques
Différence des rythmes scolaires : les vacances
sont moins longues qu'en France (un mois en été, à des dates variables selon les
Länder), mais la journée de classe est elle aussi moins longue (au
primaire, elle finit à 13 heures).
Différence des matières enseignées : obligation
de suivre les cours de religion ; l'histoire et la géographie sont deux matières
séparées.
Différence des méthodes d'enseignement : la
grammaire de l'allemand, par exemple, s'apprend tard, en fin de primaire, tandis
que les premières années d'étude de la langue sont consacrées au vocabulaire et
à l'expression.
2.2. Un système sélectif
Le système français a adopté le principe du collège
unique, c'est-à-dire d'un enseignement qui est le même pour tous les élèves de 6
à 15 ans (tronc commun).
Le système allemand oriente les élèves dès la fin
de l'école primaire.
Selon leurs résultats scolaires, les élèves sont
orientés dans trois types d'établissements différents : le
Gymnasium (lycée), qui est le seul à conduire au baccalauréat
(Abitur) et aux études longues à l'université ; la
Realschule (pas de traduction exacte, le sens signifie à peu près
« école pratique »), où l'on reçoit un enseignement proche de celui du lycée,
mais pour suivre ensuite des études supérieures courtes dans un institut
technique (Technische Hochschule) ; la Hauptschule, où l'on
reçoit un enseignement orienté vers une activité professionnelle, qui débouche
sur l'apprentissage et l'entrée dans la vie active dès la fin de l'obligation
scolaire (15 ans).
Il existe des passerelles entre les trois
filières, pour des élèves qui souhaitent être réorientés.
3. Les débats suscités en France par le système
allemand
La comparaison de notre système éducatif avec le système
allemand est souvent source de débats en France.
Certains suggèrent de s'inspirer du système allemand ;
leur principal argument consiste à affirmer que ce système favorise mieux
l'entrée des jeunes dans le monde du travail.
Certains défendent le collège unique comme garantie de
la démocratisation du savoir ; ils trouvent le système allemand trop
sélectif.
Les deux systèmes sont les produits de deux histoires
différentes (fédéralisme, moindre importance de la laïcité, rôle de la formation
professionnelle, etc.). Comparer les avantages et les inconvénients d'un système
étranger et du nôtre est une façon de se demander ce que l'on attend en priorité
de l'école.
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